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mardi 20 septembre 2011

"Oui, on peut être pute et heureuse", soutient-on au Strass | Rue89

La parole a un corps de métier qui ne l'a vraiment pas souvent:

"... En pénalisant le racolage même passif, la LSI contraint les femmes, hommes et trans – je vais les englober au féminin, ce sera plus simple – qui se prostituent dans la rue à se planquer en périphérie.

Cet isolement et cette réclusion forcée les rendent beaucoup plus vulnérables : depuis 2003, on constate clairement une recrudescence des violences à l'égard des travailleuses du sexe.

Elles sont moins accessibles aux associations de prévention, et Médecins du monde et Act Up ont maintes fois dénoncé les risques d'augmentation de transmission des maladies. ...

...
... les chiffres qui circulent sont inchangés depuis trente ans : 80% de prostitution contrainte. Ce sont les chiffres de l'Office central de répression de la traite des êtres humains (OCRETH), un organe policier dépendant du ministère de l'Intérieur, basés uniquement sur les arrestations de rue.

Même s'il est impossible de fournir des chiffres exacts, la prostitution de rue n'est absolument plus majoritaire ni représentative aujourd'hui.

Que répondez-vous aux arguments de marchandisation du corps ?


Les psychologues et les « experts » avancent que vendre des services sexuels provoque des traumatismes incomparables à d'autres activités. Quand une fille est forcée, c'est du viol, et, évidemment, c'est traumatisant. Oui, il faut lutter contre la prostitution forcée, mais ça n'est pas en nous pénalisant toutes, les libres aussi, que la situation va s'améliorer.

On nous dit que nous, qui avons en toute conscience choisi le travail du sexe, sommes vraiment une minorité. Il est impossible de chiffrer la prostitution, il y a tellement de clandestinité, sous toutes ses formes : pensez aux personnes qui ne l'avouent pas. ...
...
...J'ai choisi de me prostituer. Je n'ai pas été violée, ou maltraitée, et d'ailleurs, même si ça avait été le cas, ça ne regarderait personne. Je fais mon travail, je constate que je suis discriminée aux yeux de la société à cause de ce travail, et que ça me met en danger, point.
..."

"Oui, on peut être pute et heureuse", soutient-on au Strass | Rue89

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